L’arrivée à la Maison Blanche de « Joe » Biden aura suscité l’attention (souvent quelque peu démesurée et acritique) des médias du monde entier, qui relayaient de manière monotone les déclarations sur « le retour à la normale », la « vitalité de la plus grande démocratie du monde », …En tant que marxistes, il est primordial pour nous de voir ce qui se cache derrière le voile des discours médiatiques apologétiques. Comme nous le disions au lendemain de l’officialisation des résultats, la victoire de « Joe » Biden n’est que le retour aux commandes d’une fraction de la classe capitaliste, celle néolibérale, « moderniste », suite à la défaite d’une autre, privilégiant d’autres secteurs du capitalisme états-unien et jouant pour cela la carte protectionniste et réactionnaire. Deux fractions de la bourgeoisie aux tendances contradictoires et qui tentent (avec succès pour l’instant) de s’appuyer sur différents secteurs des classes populaires, elles aussi travaillées par des contradictions nombreuses, issues de l’histoire du pays (raciales , religieuses, …) et cantonnées pour l’instant à une position subalterne dans les luttes politiques, par absence d’autonomie par rapport aux partis démocrates et républicains. La campagne du social-démocrate de gauche Bernie Sanders a peut-être jeté les bases d’un mouvement progressiste qui surmonte ces contradictions, mais le chemin est encore long avant l’émergence d’un mouvement progressiste de masse à même de changer la donne. C’est pourquoi les initiatives de nos camarades communistes du CPUSA et des socialistes des Democratic Socialists of America, entre autres, sont à suivre avec intérêt. De manière plus préoccupante pour les peuples du monde, le retour des Démocrates n’annonce rien de bon. Qu’il s’agisse des déclarations concernant un retour à une position de « leader du monde libre » et à une coopération plus poussée avec les pays « alliés » (ou plutôt vassaux?) , de la poursuite des attaques anti-chinoises et anti-russes, la paix et le désarmement ne progresseront pas sous ce président. On ne peut s’empêcher de rappeler qu’une des premières décisions en matière de politique étrangère de Biden a été de réaffirmer, au mépris du droit international et des résultats électoraux récents au Venezuela, le soutien des États-Unis à Juan Guaido et de confirmer les sanctions prises par la précédente administration contre ce pays, en pleine crise sanitaire. La liste n’est pas exhaustive et cela nous conforte dans l’idée que la première menace pour la paix mondiale , la souveraineté et l’indépendance des peuples et le progrès social reste le gouvernement états-unien et ses relais politiques, militaires et médiatiques dans le monde, OTAN en tête. Raison supplémentaire, dans notre pays et ailleurs, pour organiser la lutte contre cette organisation, notre retrait et le plus rapidement possible, sa dissolution totale. L’occasion également de s’interroger sur les orientations de l’Union Européenne…
Parti Communiste Wallonie-Bruxelles26 janvier 2021